Résumé :
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Cet article présente le déroulement d'un groupe de parole destiné à des jeunes gens souffrant d'une surdité congénitale ou installée avant l'acquisition du langage et qui ont été implantés pendant leur adolescence. Enfants, ils ont bénéficié d'un appareillage auditif, qui ont appris le Langage Parlé Complété (LPC) et ont pu maîtriser la langue orale. Aujourd'hui, ces jeunes mentionnent de grandes difficultés de communication malgré les performances techniques que leur offre l'implant cochléaire. Ces difficultés sont à l'origine de ce projet thérapeutique. Il se propose de favoriser l'échange libre entre pairs, sans contraintes ni évaluations auditives et langagières, ainsi que de prendre plaisir à communiquer et à se sentir toujours plus à l'aise dans l'échange. Ce groupe a montré les difficultés de communication éprouvées par ces jeunes gens sont liées d'une part aux limites imposées par une implantation cochléaire tardive et, d'autre part, à l'impact de la surdité sur le développement psychoaffectif. L'analyse du contenu psychoaffectif des séances met en évidence le désir de ces jeunes d'être présents dans l'oral. Cependant, les difficultés de compréhension qu'ils rencontrent perturbent grandement les échanges. Les émotions associées à la parole ne trouvent que peu d'espace pour s'exprimer, tant le désir d'acquérir des connaissances formelles devient prioritaire. Mais, l'acquisition de connaissances peut traduire la dificulté à s'exprimer émotionnellement. C'est bien de cette difficulté à s'exprimer dont souffrent ces jeunes gens, affectés dans leurs fonctions auditives.
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